Le bananier plantain est une sous espèce de Musa × paradisiaca, un hybride issu du croisement des espèces sauvages Musa balbisiana et Musa acuminata. Les recherches indiquent que ce bananier serait originaire de l’Asie du sud-est et de l’Océanie, en occurrence l’archipel malaisien et le nord de l’Australie. Contrairement à la banane dessert, la banane plantain a une forte teneur en amidon. Pauvre en sucres avant son mûrissement, cette banane se consomme préférentiellement après cuisson. L’Afrique occidentale et centrale constitue la principale région de consommation de cette plante-légume. Contrairement à la plupart des cultures pérennes, le bananier est une plante pérenne, qui peut continuer à produire durant près d’une dizaine d’années. Autrefois, culture de case, la banane plantain est devenue au fil des ans une culture à forte valeur ajoutée, activement recherchée sur les marchés urbains. Elle est, en effet, à la base de l’alloco, l’une des spécialités les plus mythiques de la gastronomie ivoirienne.
La banane plantain occupe une place importante dans l’économie des zones rurales. Sa production, estimée à 1,5 million de tonne par an, fait de la Côte d’Ivoire le 8ème producteur mondial. Le plantain constitue 20% de la production vivrière et 25% de l’ensemble des féculents consommés en Côte d’Ivoire. Le développement des centres urbains a fait exploser la demande en banane plantain. Le plantain y sert notamment à la confection de l’alloco, une friture de banane très prisée des populations ivoiriennes. Culture à forte valeur ajoutée dans les grandes villes, le plantain est cependant très loin d’enrichir les producteurs victimes des spéculateurs, qui profitent de son caractère périssable pour acheter la production à des prix dérisoires. Cette situation explique notamment pourquoi la production ne s’est jamais modernisé.
Le plantain a toujours été associé aux caféiers et aux cacaoyers. Sa zone de production autrefois localisée au sud-est s’est déplacé en même temps que la boucle du cacao vers le centre-ouest. Les bananiers plantains fournissent de l’ombrage aux jeunes plants de caféiers et de cacaoyer durant les premières années de leur vie, avant d’être abattus pour leur faire de la place. La culture est essentiellement traditionnelle et dépend profondément de la pluviosité. Cette situation conduit de façon récurrente à une pénurie, qui court d’avril à septembre. Cette situation pourrait être résolue par le recours à la culture irriguée, mais l’instabilité des prix d’achat est loin de convaincre les opérateurs économiques.
La culture du plantain dispose de nombreux atouts au nombre desquels on compte une demande intérieure active et une bonne valorisation au niveau des centres urbains. A cela, il faut ajouter la demande extérieure, car le plantain est exporté vers des pays de la sous-région depuis un certain nombre d’années. Cependant la motivation des producteurs ne pourra être résolue que par une maîtrise par l’état des circuits de commercialisation, qui sont pour le moment essentiellement informels. Les pénuries ne sont nullement une fatalité, car l’exemple des producteurs de banane dessert montre qu’on peut produire du plantain toute l’année sans discontinuer pourvu qu’on recoure à l’irrigation, à la fertilisation et à des intrants adaptés.