Le maïs, de son nom scientifique Zea mays, est la céréale la plus cultivée en Côte d’Ivoire. Il est consommé volontiers au sud comme friandise, mais demeure le principal aliment de base dans la zone nord du pays. Les perspectives de transformation industrielle font de cette culture vivrière, l’une des plus prometteuses en termes de rentabilité économique. Cette plante originaire du continent américain était connue des populations ivoiriennes depuis des temps très reculés. On trouve à cet effet des variétés traditionnelles peu productives, mais très appréciées des populations locales pour leurs propriétés organoleptiques. La culture de ces variétés est cependant en net recul depuis la monétisation de la culture du maïs et l’introduction d’hybrides hautement productifs.
Dans le sud, le maïs fonctionne comme une culture de rente alors que dans le nord, il est l’objet d’une forte autoconsommation. Largement supérieure à 500.000 tonnes par an, la production de maïs se concentre dans les régions du centre, du centre-ouest et du nord. La culture essentiellement pluviale est tributaire des saisons. Le régime bimodal du nord n’autorise qu’une unique saison de culture et la double saison de culture n’est possible qu’au sud. La culture est mécanisée au nord, avec l’utilisation de semoirs et de sarcleuses mécaniques. Dans les autres régions elle est manuelle avec une prédominance de la culture itinérante sur brûlis. Les producteurs ont pour la plupart adopté les variétés hybrides plus productives.
Les hybrides, en l’occurrence le CBJ (composite jaune de Bouaké), Ferké 8128 et Ferké 7928 sont des variétés dites composites, qui ont été obtenues par l’IDESSA, un institut de recherche autrefois présent au centre à Bouaké. Ces variétés hybrides sont obtenues en croisant deux lignées pures de parents génétiquement différents. L’utilisation des graines issues de la récolte précédente donnant de très mauvais résultats, les cultivateurs sont obligés d’acheter des semences à chaque nouvelle saison de culture. Cette difficulté est heureusement compensée par la haute productivité des plantes issues de ces semences et la possibilité d’effectuer deux cycles de culture par an.
Autrefois essentiellement traditionnelle, la culture du maïs tend à se moderniser avec l’avènement de plantations en cultures pure sur de vastes étendues. Ces plantations, qu’on trouve à Tiassalé, San Pedro et Bongouanou doivent leur existence au développement de l’élevage et des marchés urbains, ainsi qu’aux perspectives de transformation agro-industrielles. Le potentiel du marché est important. En effet, le maïs entre dans la formulation des aliments du bétail et de la volaille et il est le principal ingrédient de la bière produite par les brasseries locales. D’ailleurs l’essentiel du maïs utilisé par les agro-industries est jusqu’à présent importé de pays tels que les Etats-Unis. De plus, les pays de la sous-région sont fortement demandeurs en cette denrée. Les conditions climatiques sont également favorables à une culture irriguée tout au long de l’année et le recours à cette technique permettra de booster la production de cette céréale. Tous les éléments sont donc réunis pour faire du maïs l’une des prochaines cultures de rente des agriculteurs ivoiriens.